Ma chère Rachida,
Tu me permettras cette familiarité un tant soit peu déplacée si je ne faisais que parler à Madame la Ministre de la Justice, mais comme je cherche aussi à parler à une de mes –qui a dit trop nombreuses ? Teresa, enfin ;)– amies...
Tu sais déjà de ce que je voudrais parler avec toi. Et comme tu sais que nous ne sommes pas du tout du même bord politique, tu dois t'attendre au pire.
Et bien non. Je dois t'avouer que je suis plutôt d'accord avec toi quand je t'entends dire que les juges ont bien fait leur travail et qu'ils ont probablement sauvé (au sens émotivo-spirituel) la vie de cette (jeune ?) femme.
Et même quand tu reviens sur tes dires face à la vindicte populaire, je préfère tes maigres explications à la pression du Premier de nos ministres qui se permet d'ores et déjà de parler de cassation si les juges d'appel confirment le jugement de première instance ! Tu devrais t'en tenir à tes propos premier et lui rappeler que dans ce pays l'indépendance des trois pouvoirs chère à Montesqieu est sensé avoir encore cours, à moins que l'actuelle réforme constitutionnelle soit moins hypocrite qu'annoncée dans la presse et qu'elle inscrive dans les textes l'actuelle dictature de fait.
Tout d'abord je dois te dire que je n'ai pas lu ton livre et que je ne sais que depuis un nombre de minutes que je peux encore compter sur mes doigts que tu as aussi fait annuler ton propre mariage il y a plusieurs années. En fait, je dirais bien que peu m'en chaut. Je suis capable de fonder mon jugement sans avoir tous les éléments en main. Il est vrai que je ne suis pas sensé parler au nom de tous les justiciables moi...
Dans cette affaire, je vois la sournoise guerre de religions que l'on cherche à nous vendre dans les mainstream médias (MSM). On parie que l'annulation pour non-virginité aurait été faite dans un couple non musulman, on aurait pas eu les mêmes réactions ?
Si je regarde par le bout de la lorgnette juridique, la situation semble claire. Il y a dissolution d'un contrat (et d'une institution, merci les autres références juridiques que je viens de lire) pour des causes tout à fait compatible avec la loi laïque française et que je ne saurais pas mieux expliquer que les références que je cite.
Alors pourquoi rejuger en appel ? Pourquoi menacer de cassation ? Pourquoi faire mousser l'idée d'une nouvelle commission parlementaire ? Pour nous vendre de la guerre de religions à pas cher en nous faisant croire que "dans l'islam la femme n'est qu'un hymen que l'on vend au souk" ? —je cite une très charmante jeune femme musulmane ulcérée de toute cette hargne contre sa religion de tolérance ? Ou alors parce que le cirque médiatique a besoin de clinquant et que la grogne qui enfle malgré les silences journalistiques aurait pu finir par faire prendre conscience aux gens—
Je vais te laisser vaquer à tes occupations en espérant que ce petit soutien amical t'apportera un peu de paix pour ne pas tomber dans des désirs de revanche devant les attaques mesquines et souvent pleines d'arrière pensées de groupes soit disant progressistes.
J'ai moi aussi beaucoup à faire... Une base militaire américaine à empêcher de s'installer en force en République Tchèque... comme quoi la France n'est pas la seule dictature européenne ;-)
Amitiés citoyennes,
mercredi 4 juin 2008
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